Episode 2
‘‘Ma chérie ! Merde !’’ D’un geste, il empoigna son téléphone et hurla à la standardiste mal réveillée qu’il avait sa fillette en état grave devant lui, puis tenta de se calmer, devant le flot de questions nécessaires aux secours. Il eut sa femme dans son chant de vision, au moment de raccrocher, qui avait couru en l’entendant crier, juste pour la voir s’évanouir dans le sable. Il la laissa couchée au pied d’un arbre, pour retourner au près de sa fille. Ses lèvres bougeaient. Il se colla à elle, pour entendre dans un infime soupir ‘‘lançait’’ et ‘‘oreille’’. L’effort était trop important pour sa petite gorge, et la douleur de ces deux mots insupportable.
Il se releva en entendant les sirènes et courut à toute vitesse vers la route, pour que les voitures ne manquent pas le seul petit chemin qui mène à l’étang. Les secouristes se ruèrent sur la petite, un médecin faisait ses premières constatations et tirait des conclusions sommaires. Elle fut prestement hissée dans l’ambulance, tandis que la mère se débattait dans les bras d’un pompier qui avait vainement tenté de la rassurer. Le commissaire local s’approchait.
‘‘C’est moche, m’sieur Gaborone, le médoc pense qu’elle va pas s’en tirer, ch’ui désolé…
-J’ai pas besoin de ton désolement, putain, j’ai besoin que ma fille survive, qu’elle me dise qui lui a fait ça, et pourquoi !
-Je peux vous donner les premières constatations : il n’est pas envisageable qu’elle aie cassé la canne seule, car même si elle avait pu la casser en deux, en six, c’est trop. En plus, il a plu il y a deux jours, et il y a des traces dans le sable, d’un homme très lourd, on les datera dés que le spécialiste arrivera. C’est tout ce qu’on a, mais il va falloir que vous nous donniez votre version, et ce que vous avez entendu…
-(abattu, les yeux gonfles) Je serais demain au commissariat, si vous voulez…’’